La conteuse est une menteuse
Je ne sais plus quand ni comment le conte en entré chez moi. À bien y réfléchir, il y a eu mille rencontres, mille occasions, mille visages, mille histoires.
Il y a eu une fois, toute jeune, quand pour la première fois
j’ai écouté une conteuse. Tout d’abord, j’ai été surprise, puis j’ai été happée par l’histoire. Et juste après, quelques secondes à peine après les derniers mots, est arrivée au grand galop l’envie de prendre moi aussi la parole.
Il y a eu une autre fois, plus tard, lors d’une formation sur le conte, quand je me suis rendu compte, avec plaisir et étonnement que je pouvais moi aussi avoir une parole de conteuse.
Ensuite, il y a eu, tout simplement, toutes les fois où j’ai écouté et raconté, et encore écouté, encore raconté, en me glissant dans les soirées contes, les scènes ouvertes, et j’ai ressenti le bonheur de se retrouver pour partager une des choses les plus simples que nous avons : la parole.
Mais j’ai aussi rencontré le conte, la force de la narration, en observant les réactions des enfants face aux histoires, leur investissement dans l’écoute, leur jubilation et leur insistance pour les retrouver.
J’ai été durant une dizaine d’années lectrice pour les tout petits, puis bibliothécaire, dans les deux cas médiatrice du livre et des histoires.
Tout ce temps-là, j’étais aussi conteuse, racontant là où cela était possible, dans le cadre professionnel ou en dehors.
À travers ces expériences, j’ai pris conscience que des histoires bien construites, simples, imagées par les mots, peuvent être nourrissantes pour les enfants comme pour les adultes.
J’ai découvert les liens qui se nouent autour des histoires que l’on a entendues ensemble, autour de ce patrimoine, accessible à tous.
J’ai exploré le plaisir que je prends à être, avec mon corps, ma voix et mon imaginaire, porteuse et passeuse d’histoires.
Ma pratique de conteuse est enrichie par les ateliers de théâtre, de mime, de clown, de chant que j’ai suivis et que je continue à suivre.
J’aime varier les publics, les lieux, les contextes. Je raconte en bibliothèques, crèches, écoles, salles de spectacle, café, restaurants, musées, forêts, chemins, rues…
Mon répertoire est ouvert sur le monde. Je fréquente beaucoup les contes merveilleux, mais il me plait aussi que de temps en temps les histoires prennent un ton inattendu, farfelu.
Je raconte seule ou participe à des projets réunissant plusieurs conteurs ; au sein du collectif Contes à Croquer (www.contes-a-croquer.fr), et ponctuellement avec L’UCTT (Unité de Contes Tout Terrain).